ACADÉMIE DES TRACES

Équipe scientifique

L’AcadĂ©mie des Traces est nĂ©e d’un dialogue entre chercheurs et professionnels actifs dans les domaines des musĂ©es et du patrimoine et de la formation patrimoniale. L’Ă©quipe scientifique est composĂ©e des membres listĂ©s ci-dessous. Pour son Ă©dition 2024, Julie Sissia et Margareta von Oswald Ă©taient les principales? responsables du programme scientifique; Margareta von Oswald supervise l’édition 2025.
Margareta von Oswald est une anthropologue (PhD, EHESS/Humboldt-Universität zu Berlin) et curatrice. Elle travaille actuellement au Centre d’Études AvancĂ©es inherit. heritage in transformation Ă  la Humboldt-Universität zu Berlin. Dans ses recherches et sa pratique curatoriale, elle s’intĂ©resse aux musĂ©es et aux patrimoines difficiles, et Ă  la manière dont les musĂ©es peuvent devenir des lieux vĂ©ritablement dĂ©mocratiques et porteurs de changement. Elle a rĂ©cemment publiĂ© sa première monographie Working through colonial collections. An Ethnography of the Ethnological Museum in Berlin (Leuven University Press, 2022). Ses autres publications comprennent The Resonant Museum. Berlin Conversations on Mental Health (Verlag der Buchhandlung Franz und Walther König, 2023, Ă©ditĂ© avec Diana Mammana), le curriculum Awkward Archives. Ethnographic Drafts for a Modular Curriculum (Archive books, Ă©ditĂ© avec Jonas Tinius, 2023), et l’anthologie Across Anthropology. Troubling Museums, Colonial Legacies, and the Curatorial (Leuven University Press, 2020, Ă©ditĂ© avec Jonas Tinius). Margareta collabore frĂ©quemment avec des institutions d’art comme le Gropius Bau, KW Institute for Contemporary Art ou le Haus der Kulturen der Welt.
Julie Sissia est cheffe de projet scientifique du fonds franco-allemand de recherche sur la provenance des biens culturels d’Afrique subsaharienne au Centre Marc Bloch, où elle exerce ses fonctions en tant qu’experte technique internationale (ETI) déployée par Expertise France pour le ministère des Affaires étrangères et de l’Europe (MEAE). En 2022 et 2023, elle a été ETI cheffe de projet pour la structuration de la coopération muséale auprès du Deutscher Museumsbund, où elle a notamment conçu et organisé la rencontre de professionnels de musées “collections issues de contextes coloniaux”. Docteure en histoire de l’art de Sciences Po Paris (2015), sa thèse, soutenue en co-direction franco-allemande (Sciences Po-Kunstakademie Düsseldorf) portait sur la réception de l’art de RDA et de RFA en France entre 1959 et 1989. Elle a coordonné l’appel à projets franco-allemand conjoint en sciences humaines et sociales ANR-DFG (2020-2022) et organisé en juin 2022 le colloque anniversaire des 15 ans de ce programme réunissant plus de 90 intervenants, inauguré par une conférence de Bénédicte Savoy. Elle a été lauréate de bourses postdoctorales du programme Women in Research (WiRe) de l’université de Münster (2020), de la Fondation Sigmar Polke (2019), assistant-curator de la rétrospective Hans Hartung au musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2018) et chargée de recherches au sein du projet ERC « Ownreality » au centre allemand d’histoire de l’art (2011-2015). Elle a enseigné entre autres à Sciences Po, à l’Ecole du Louvre et à l’université de Fribourg (CH).

Felicity Bodenstein est historienne de l’art, spécialiste de l’histoire de musées et des collections. Depuis 2019, elle est maîtresse de conférence à Sorbonne Université en histoire de l’art contemporain et du patrimoine. Elle a soutenu sa thèse en 2015 à l’Université de Paris-Sorbonne sur L’histoire du Cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale (1819-1924). Depuis 2015, grâce à des bourses au Kunsthistorisches Institut à Florence, au musée du quai Branly-Jacques Chirac et à la Technische Universität à Berlin dans le groupe “Translocations”, dirigé par Bénédicte Savoy, elle travaille sur le cas d’un butin de guerre pris à Benin City (aujourd’hui au Nigeria) en 1897 et l’histoire de la dispersion des objets. Depuis 2020, elle codirige le projet Digital Benin, basé au Museum am Rothenbaum. Kulturen und Künste der Welt (MARKK). Ce projet rassemble pour la première fois les données de 131 institutions sur plus de 20 pays et permet de recenser près de 5000 pièces de Benin City et de les mettre en relation avec des savoirs co-construits entre chercheurs nigérians et européens. Quelques publications récentes sont: Felicity Bodenstein, Damiana Oţoiu and Eva-Maria Troelenberg, 2022. Contested Holdings: Museum Collections in Political, Epistemic and Artistic Processes of Return, Oxford, New York: Berghahn Books; Felicity Bodenstein (ed), 2020. “Africa: Trade, Traffic, Collections,” Journal for Art Market Studies, volume 4, number 1, at https://fokum-jams.org/index.php/jams/article/view/119.

Mathieu Fribault est docteur en anthropologie sociale et ethnologie de l’EHESS (Paris). Ses travaux portent sur l’histoire et l’ethnographie des Baga et des Susu et comparent ces sociĂ©tĂ©s et leurs territoires d’émergence, nĂ©s du contexte de la traite, l’une façonnĂ© autour d’un projet de refuge et de marronnage, l’autre Ă©troitement impliquĂ© dans le commerce international. Il a notamment rĂ©alisĂ© un long terrain chez les Baga Sitemu de GuinĂ©e. Il Ă©volue par ailleurs dans des contextes d’application de l’anthropologie, pour l’IRD sur des Ă©tudes microethnographiques dans le cadre de l’épidĂ©mie d’Ebola, ou dans sur les territoires miniers qui impactent les populations en GuinĂ©e. Il a donnĂ© des cours plusieurs annĂ©es durant en Ă©coles d’ingĂ©nieurs ainsi qu’à l’universitĂ© Paris 8 au dĂ©partement d’anthropologie. Depuis une annĂ©e, Mathieu Fribault est en poste Ă  l’Ecole du Patrimoine Africain dans le cadre de la coopĂ©ration française, pour participer Ă  la montĂ©e en capacitĂ© de l’École : rĂ©vision des curricula de formation, crĂ©ation d’un master, ouverture Ă  de nouveaux partenariats. En tant qu’anthropologue il y propose des cours portant sur le patrimoine immatĂ©riel, l’ethnologie et l’anthropologie des objets et des techniques, la pratique de l’enquĂŞte en sciences sociales, mais aussi des interventions plus ponctuelles sur la musĂ©ographie sociale et la recherche de provenance. Au centre de ces interventions, les enjeux de la musĂ©ologie et des projets de musĂ©es au BĂ©nin.
Franck Ogou est gestionnaire du patrimoine culturel, spécialiste du patrimoine africain. Il est titulaire d’une thèse de doctorat en Patrimoine et archéologie et travaille depuis une quinzaine d’années à l’Ecole du Patrimoine Africain qu’il dirige depuis janvier 2019. En effet, l’Ecole du Patrimoine Africain-EPA est un établissement universitaire à vocation internationale, spécialisé dans la conservation et la médiation du patrimoine culturel tangible et intangible (matériel et immatériel). Elle couvre prioritairement les 26 pays francophones, lusophones et hispanophones et Afrique au Sud du Sahara et de façon plus large elle apporte son expertise à tous les pays africains qui le souhaite à travers les programmes de formation et de renforcement de capacités, de mise en œuvre de projets culturels. A ce titre, il a dirigé plusieurs programmes de formation et a coordonné des projets de préservation et de valorisation du patrimoine culturel africain. Il a été membre très actif des comités mis en place par le Bénin pour la restitution.

Damiana Oţoiu est anthropologue du politique et du droit, docteure en sciences sociales et politiques de l’Université Libre de Bruxelles (2010). Elle est actuellement maîtresse de conférences en anthropologie politique à la Faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest. Ses recherches portent sur la manière dont le droit de propriété sur les collections muséales est (re)défini et contesté dans des contextes postcoloniaux.
Elle mène des recherches anthropologiques en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, en Afrique du Sud, en France et en Belgique. Damiana a coordonnĂ© plusieurs projets de recherche, dont Museums and Controversial Collections. Politics and Policies of Heritage-Making in Post-colonial and Post-socialist Contexts (2015-17) et Pratiques dĂ©coloniales dans les collections musĂ©ales (Europe et Afrique subsaharienne) : Histoires locales et circulations globales (2021-22). Quelques publications rĂ©centes sont: Damiana OĹŁoiu, “What is our role? Will we be able to work on equal terms?”. Collaboration and controversies over the renovation of AfricaMuseum (Tervuren), in International Journal of Heritage Studies, 31: 3/2025, pp. 358-372; Damiana OĹŁoiu, “Restitution, rapatriement, transfert des collections musĂ©ales. Enjeux historico-politiques, juridiques et Ă©pistĂ©miques”, in Felicity Bodenstein, Damiana OĹŁoiu, Anna Seiderer et Margareta von Oswald (dir.), Traces du dĂ©/colonial au musĂ©e, Horizons d’attente, Paris, 2024, pp. 39 – 65; Felicity Bodenstein, Damiana OĹŁoiu et Eva-Maria Troelenberg (eds.), Contested Holdings: Museum Collections in Political, Epistemic and Artistic Processes of Return, Oxford, New York, Berghahn Books, 2022.

Franck L Wendyam Pacere est conservateur du patrimoine et doctorant Ă  l’UniversitĂ© Gaston Berger de Saint-Louis au SĂ©nĂ©gal. Il s’intĂ©resse Ă  l’interprĂ©tation du patrimoine comme un outil et une mĂ©thode au service du dĂ©veloppement territorial sur les sites du patrimoine mondial. Originaire du Burkina Faso, il est responsable de la formation continue et enseignant Ă  l’Ecole du Patrimoine Africain et membre des comitĂ©s de prĂ©figuration des grands musĂ©es nationaux en chantier au BĂ©nin Ă  l’Agence Nationale des Patrimoine Touristiques (ANPT). Il est enseignant Ă  la section MĂ©tier du patrimoine de l’UFR CRAC de l’universitĂ© Gaston Berger de Saint-Louis et Ă  l’École nationale d’administration et de magistrature de Ouagadougou-ENAM. Il est enfin expert national chargĂ© d’assurer la mise en Ĺ“uvre du processus de rapatriement des biens culturels burkinabè.
Anna Seiderer est maĂ®tresse de confĂ©rences au dĂ©partement d’art Ă  l’UniversitĂ© Paris 8/ Vincennes, Saint-Denis, chercheuse au laboratoire Arts des Images et art contemporain [AIAC/EPHA], associĂ©e au Laboratoire d’anthropologie des mondes contemporains [LAMC] et membre du comitĂ© Ă©ditorial de la revue Esclavages & Post~esclavages. Sa thèse en esthĂ©tique, soutenue par le dĂ©partement de philosophie de l’UniversitĂ© Paris X- Nanterre, l’Ecole Africaine du Patrimoine (EPA) et le Centre Africain des Hautes Etudes (CAHE), porte sur le concept de transmission Ă  l’Ĺ“uvre dans les musĂ©es postcoloniaux du BĂ©nin. Elle a travaillĂ© comme assistante de recherche Ă  l’actuel Africa Museum pour coordonner le projet europĂ©en RĂ©seau international des musĂ©es d’ethnographie et des cultures du monde [RIME]et accompagner les recherches artistiques dans les fonds d’archives coloniales du musĂ©e. Elle est co-commissaire (avec Anne-Marie Bouttiaux) de l’exposition itinĂ©rante ModernitĂ© FĂ©tiche (2011), co-editrice du catalogue d’exposition Ă©ponyme et de l’ouvrage Une critique postcoloniale en acte. Les musĂ©es d’ethnographie contemporains sous le prisme des Ă©tudes postcoloniales (2014). Dans le cadre du projet de recherche Images animĂ©es, mĂ©moires controversĂ©es [CINEMAF], elle a dĂ©veloppĂ©, en collaboration avec Didier HouĂ©noudĂ© (UniversitĂ© Abomey Calavi) et Bronwyn Lace (Center For The Less Good Idea), la recherche artistique sur les fonds d’archives coloniales. Parmi les publications rĂ©centes: « Images fantĂ´mes. Anamnèse colonial », in Alessandro Gori, Fabio Viti, eds., Africa in the World, the World in Africa / L’Africa nel mondo, il mondo in Africa, Milano, Biblioteca Ambrosiana, 2022, p. 217-235; “Aida. PrĂ©lude d’une conquĂŞte impĂ©riale”, Aida de Giuseppe Verdi, mise en scène­­ par Lotte de Beer, Programme de l’OpĂ©ra de Paris, Saison 2020/2021, pp. 49-53; Entretien sur Borderlands avec Jo Ractliffe dans A toi appartient le regard et (…) La liaison infinie entre les choses, Christine Barthe (ed.), MusĂ©e du quai Branly/Actes Sud, pp.38-45; “Animating collapse. Reframing colonial film archives”, with Alexander Schellow, in Across Anthropology. Troubling Colonial Legacies, Museums, and the Curatorial, by Margareta von Oswald and Jonas Tinius. Leuven: Leuven University Press, pp. 187-209; « RĂ©flexivitĂ© Ă  l’œuvre. PerformativitĂ© du « musĂ©e palais royal » d’Abomey”, in « Museums and religious heritage : Post-colonialist and post-socialist perspectives », Civilisations, vol.71, pp. 85-111; “Recaptioning Congo. African stories and colonial pictures”, entretien avec Sandrine Colard, L’Art MĂŞme (89), pp.68-70.
HonorĂ© Tchatchouang Ngoupeyou est dĂ©tenteur d’un doctorat/Ph. D. en Histoire Ă©conomique et sociale de l’universitĂ© de Dschang (2021), et d’un doctorat en Patrimoine de la CY Cergy Paris UniversitĂ© (2022). Il est Ă©galement titulaire d’un diplĂ´me international en conservation du patrimoine de l’Institut national du patrimoine-INP de Paris (2019). Il est spĂ©cialiste de la conservation dans les contextes africains et explore les approches de gestion et de prĂ©servation qui font dialoguer savoirs communautaires et normes de gestion institutionnelle. Entre 2008 et 2019, il fut acteur de La Route des Chefferies au Cameroun. Il collabore ou a collaborĂ© avec plusieurs institutions musĂ©ales et de formation en Afrique (musĂ©e ThĂ©odore-Monod d’art africain et MusĂ©e des Civilisations noires de Dakar, musĂ©e national du Gabon, musĂ©e national BarthĂ©lemy Boganda de Bangui), en Autriche (universitĂ© de Vienne dans le cadre du Global Conservation : Histories and Theories) et en France (Institut National du Patrimoine, musĂ©e des Confluences, musĂ©e du quai Branly Jacques-Chirac, Office de coopĂ©ration et d’information musĂ©ales). Il fait partie du comitĂ© scientifique du projet de rĂ©novation du musĂ©e de la Musique de Paris et participe actuellement en tant qu’expert aux projets phares de l’État bĂ©ninois en matière de promotion des patrimoines et du dĂ©veloppement touristique. Ainsi, il apporte sa contribution professionnelle et scientifique aux comitĂ©s de prĂ©figuration des grands musĂ©es nationaux en chantier afin de prĂ©parer la mise en service des futurs Ă©quipements. D’autre part, il participe aux rĂ©flexions institutionnelles menĂ©es par l’École du Patrimoine Africain (EPA) et l’INP pour mettre en commun leurs pĂ©dagogies de formations respectives afin de permettre des Ă©changes de stratĂ©gies d’ingĂ©nierie et d’offre pĂ©dagogique. Il est auteur de plusieurs articles scientifiques et a rĂ©cemment coordonnĂ© le dossier « Objets et patrimoines des Grassfields : au-delĂ  de la matière… en quĂŞte de chair » de la revue Trouble dans les collections (n° 5, 2023).