LâĂ©dition 2025 de lâAcadĂ©mie des Traces se structure autour dâun atelier en ligne. Elle propose de prendre pour objet le patrimoine constituĂ© en contexte colonial afin de contribuer Ă la rĂ©flexion sur plusieurs grands dĂ©fis sociĂ©taux contemporains.
Le sĂ©minaire en ligne se dĂ©roulera tous les jeudis d’avril 2025. LâAcadĂ©mie des Traces a invitĂ© des chercheur·ses et professionnel·les international·es afin dâapporter un Ă©clairage pluriel dans un dialogue constant entre les participant·e·s des continents europĂ©en et africain. Les quatre sĂ©ances aborderont successivement les thĂ©matiques suivantes au prisme de lâhĂ©ritage colonial:
En 2024, nous avons constituĂ© un rĂ©seau de plus de 500 personnes. En 2025, nous souhaitons continuer dans cette dynamique, avec un sĂ©minaire ouvert Ă tous et toutes, et avec lâambition dâĂ©largir, mais aussi de consolider et pĂ©renniser ce rĂ©seau. Notre objectif consiste Ă imaginer une infrastructure dâĂ©change et de partage. Vous pouvez rejoindre notre rĂ©seau ici.Â
Lâatelier en ligne est ouvert Ă tous et Ă toutes. Il se dĂ©roule en anglais et en français, et les sessions plĂ©niĂšres font lâobjet dâune traduction simultanĂ©e dans les deux langues. Il est obligatoire de sâinscrire Ă chaque sĂ©ance.
Lâatelier en ligne a pour objectif dâapporter un Ă©clairage pluriel sur lâhĂ©ritage colonial et ses relations multiples au contemporain. Nous souhaitons encourager un dialogue entre participant.e.s issu.e.s des continents africain et europĂ©en, en offrant des temps privilĂ©giĂ©s de discussions et dâĂ©changes, en session plĂ©niĂšre comme en petits groupes.
Chaque sĂ©ance sera ouverte par les membres de lâĂ©quipe de lâAcadĂ©mie des Traces, puis introduite par un binĂŽme de modĂ©rateur.e.s. qui prĂ©senteront les grands enjeux de la thĂ©matique de la sĂ©ance. Puis, deux interventions courtes se succĂ©deront, ouvrant des perspectives de discussions en plus petits groupes. Ainsi, chaque session favorise la prise de parole de chacun.e et la rencontre entre les participant.e.s.
Mikael Assilkinga (Linden-Museum de Stuttgart) en conversation avec Mahamat Abba Ousman (Cameroun) et Magali Dufau (Université Toulouse Jean JaurÚs) et les participant.e.s en ligne
co-organisĂ© avec Damiana OĆŁoiu de lâĂ©quipe scientifique de lâAcadĂ©mie des Traces
Comment les projets dits collaboratifs sont-ils conçus ? Qui sont leurs acteurs et comment participent-ils Ă ces projets ? La sĂ©ance (Re)MĂ©dier/Participer examine le dĂ©roulement des projets entre des musĂ©es et des partenaires institutionnels internationaux (i.e. lâUNESCO ou la Banque Mondiale) ou entre des musĂ©es et les communautĂ©s dâorigine. La question des formes de (re)mĂ©diation et de communication des rĂ©sultats de tels projets formera un aspect important de la discussion. Les intervenant.e.s prĂ©sentent les points de vue des diffĂ©rents acteurs impliquĂ©s dans ces collaborations en sâappuyant sur des projets dĂ©jĂ achevĂ©s pour montrer leur caractĂšre fructueux et les difficultĂ©s de divers ordres. Les communautĂ©s dâorigine peuvent-elles rĂ©ellement collaborer avec de telles institutions-monde ou ont-elles besoin de la mĂ©diation des institutions de niveau intermĂ©diaire tels que les musĂ©es nationaux prĂ©sents dans diffĂ©rents pays africains au lendemain des indĂ©pendances ? Quelle mĂ©diation pour quel rĂ©sultat et quelle participation effective ou non vu la nature des institutions impliquĂ©es dans la collaboration ?
Une expĂ©rience de recherche culturelle participative menĂ©e autour des collections en provenance du BĂ©nin conservĂ©es au musĂ©um dâhistoire naturelle de Toulouse ouvrira le dĂ©bat, prĂ©sentĂ© par Magali Dufau. Lâaccent sera mis sur la co-construction des savoirs sur les collections ainsi que la transmission lors de temps de visites, dâanimations pĂ©dagogiques et dâactivitĂ©s artistiques. La qualitĂ© de la parole posĂ©e sur ces biens culturels, la maniĂšre dâen parler et de les faire vivre constituent des aspects essentiels dans la mĂ©diation et la transmission.
La deuxiĂšme intervention dâOusman Mahamat-Abba sera axĂ©e sur un projet intitulĂ© « Aujourdâhui », menĂ© conjointement par le MusĂ©e National du Cameroun Ă YaoundĂ© et la Banque Mondiale. Lâintervenant reviendra sur la collaboration entre les deux institutions et la participation des institutions de Bretton Woods dans le monde de la culture trĂšs souvent reprĂ©sentĂ© par des musĂ©es ou des communautĂ©s. La grandeur de ces institutions mondiales ainsi que leur caractĂšre international est parfois perçu comme Ă©crasant pour des communautĂ©s locales ou des institutions nationales comme le MusĂ©e national de YaoundĂ©.
Biographies
Historien de lâart,MikaĂ©l ASSILKINGA est spĂ©cialiste de lâhistoire de la colonisation allemande au Cameroun, des collections dâobjets ainsi que des restes humains issus de cette longue pĂ©riode de violence. âCameroonian Objects of Power in German Museums. Meanings and Significances from the Violent Colonial Exploitation to Post-colonial Historyâ est le titre de sa thĂšse de doctorat quâil a soutenu en 2024 Ă lâInstitut de lâHistoire de lâArt Moderne de lâUniversitĂ© Technique de Berlin. Il dirige actuellement un projet fĂ©dĂ©ral pilotĂ© par le Linden-Museum de Stuttgart sur les symboles et objets de pouvoir Camerounais dans les musĂ©es ethnographiques allemands. ParallĂšlement Ă ses recherches, il prend aussi part au dĂ©bat sur la restitution des biens culturels et restes humains Cameroun prĂ©sents sur le sol allemand. Ses publications scientifiques utilisent des formats variĂ©s allant des journaux spĂ©cialisĂ©s aux podcasts. Son dernier podcast rĂ©alisĂ© en trois langues sâintitule : « Lâhistoire jamais racontĂ©e dâun enfant de Batibo : dĂ©faire le colonialisme allemand au Cameroun ».
Magali DUFAU est anthropologue des musĂ©es (UniversitĂ© de Toulouse Jean JaurĂšs, France), mĂ©diatrice culturelle et membre de lâICOM-BĂ©nin et de lâICOFOM. Elle travaille au sein des institutions culturelles pour appliquer les outils de lâanthropologie Ă la transformation sociale, notamment dans le partage et la valorisation du patrimoine. Depuis 2018, elle est attachĂ©e temporaire d’enseignement et de recherche en Ă©tudes patrimoniales (culturel, naturel et immatĂ©riel), Ă©tudes postcoloniales et Ă©pistĂ©mologie des sciences (DĂ©partements dâAnthropologie et dâArts Visuels/Design, UniversitĂ© de Toulouse Jean JaurĂšs). En 2022, elle a fondĂ© programme de recherche culturelle participative COLL-AB : Collaborations – Collections dâAbomey et du BĂ©nin (Labex SMS, Toulouse, France) en partenariat avec le MusĂ©um dâHistoire Naturelle de Toulouse. En 2024, elle a Ă©tĂ© laurĂ©ate du programme MuseumsLab (Allemagne/Ghana).
Ousman MAHAMAT-ABBA, MaĂźtre de ConfĂ©rences au DĂ©partement des Sciences Historiques, ArchĂ©ologiques et du Patrimoine de lâUniversitĂ© de Maroua au Cameroun et expert Ă la Direction de la Culture et de la Communication de lâICESCO (Rabat). Il est lâancien Directeur du MusĂ©e National Ă YaoundĂ© (Cameroun) et fut stagiaire au musĂ©e du quai Branly-Jacques Chirac en 2017 et Ă lâAcadĂ©mie Centrale de lâAdministration Culturelle de Chine Ă PĂ©kin en 2018. Il est lâauteur de plusieurs publications scientifiques sur le patrimoine culturel, les musĂ©es et le tourisme culturel.
Salomé Soloum et Carly Degbelo en conversation avec Angelo Moustapha (musicien, contributeur sur des projets de recherche) et Munyaradzi Elton Sagiya (Bindura University of Science Education et inherit.heritage in transformation, Humboldt-UniversitÀt zu Berlin) et les participant.e.s en ligne
co-organisĂ© avec Anna Seiderer de lâĂ©quipe scientifique de lâAcadĂ©mie des Traces
Lâenvironnement dans lequel nous sommes est le lieu oĂč se traduit Ă©loquemment le patrimoine naturel et culturel. En traversant les terres, nous dĂ©couvrons prĂšs de nous des traces patrimoniales qui racontent lâhistoire de notre monde. Cet environnement est en perpĂ©tuel mutation et lâurgence climatique nous amĂšne Ă repenser nos missions. De fait, pour conserver les traces tangibles et intangibles de lâenvironnement, il faut conserver et sauvegarder, mais Ă©galement adapter. Dans un tel environnement oĂč le climat nous dicte sa loi diffĂ©rente çà et lĂ , nous devons nous efforcer de trouver de nouvelles mĂ©thodes de conservation et de sauvegarde. Mais ce contexte nous amĂšne aussi Ă repenser notre relation au patrimoine et les logiques de conservation dĂ©ployĂ©es jusquâĂ prĂ©sent dans les institutions consacrĂ©es depuis et par lâoccident. Notre rĂŽle dans la prĂ©servation de la maison commune face au changement climatique nâest plus Ă dĂ©montrer, il nous invite Ă renouveler nos outils thĂ©oriques et mĂ©thodologiques ainsi que nos gestes de conservatrices et de conservateurs. Les recherches situĂ©es des deux intervenants contribuent Ă ce renouvellement Ă©pistĂ©mologique, poĂ©tique et politique.
Biographies
NĂ© en 1993 Ă Nikki au BĂ©nin, Angelo MOUSTAPHA est batteur, percussionniste, compositeur et arrangeur. Il se retrouve ainsi Ă diriger trĂšs tĂŽt lâorchestre « Les pionniers de Savalou ». Il connaĂźt une consĂ©cration continentale en 2017 lorsquâil devient le meilleur batteur dâAfrique au Festival des Meilleurs Instrumentistes dâAfrique. Il obtient son DiplĂŽme Professionnel de Potentiel, de CompĂ©tence et de CapacitĂ© IntrinsĂšque en 2017 Ă lâEcole SupĂ©rieur des MĂ©tiers dâArt et de la Culture (ESMAC HWENDO BĂ©nin). La mĂȘme annĂ©e, il collabore avec la metteuse en scĂšne belge Muriel Verhoeven.(Mu). En 2019, il collabore avec le guitariste jazz belge Philip Catherine et son mentor Lionel Loueke. En plus de ses projets personnels (SOLO, IBIYEWA avec Toine Thys, JoĂ«l Rabesolo et Jeremy Debuysschere MACONDO TRIO avec Sylvain Debaisieux et Federico Stocchi,âŠ) Angelo joue Ă©galement dans le groupe Lara Rosseel Quartet. Il contribue Ă des crĂ©ations chorĂ©graphiques et théùtrales dans White Box de Sabine Theunissen, Mimiâs Shebeen de Alesandra Seutin, Aro Ile de Awoulath Alougbin. Il a contribuĂ© Ă la recherche artistique Arts Archives Performances dĂ©veloppĂ©e par Anna Seiderer et Bronwyn Lace dans le cadre du projet Labex â Images animĂ©es, mĂ©moires controversĂ©es. Et collabore trĂšs rĂ©guliĂšrement avec William Kentridge et le Centre For The Less Good Idea.
Munyaradzi Elton SAGIYA est archĂ©ologue (doctorat en archĂ©ologie, 2022, UniversitĂ© du Zimbabwe). Il est maĂźtre de confĂ©rences Ă la FacultĂ© des sciences sociales et humaines de lâUniversitĂ© des sciences de lâĂ©ducation de Bindura, au Zimbabwe. Auparavant, il a travaillĂ© pendant 11 ans en tant que conservateur pour les MusĂ©es et Monuments Nationaux du Zimbabwe, basĂ© sur le site du patrimoine mondial du Grand Zimbabwe. Ses recherches portent notamment sur la dĂ©colonisation des pratiques de conservation du patrimoine, lâarchĂ©ologie africaine et la musĂ©ologie. Dâoctobre 2024 Ă juin 2025, il est chercheur invitĂ© au Centre for Advanced Studies “inherit. heritage in transformation” Ă la Humboldt-UniversitĂ€t zu Berlin. Munyaradzi a Ă©tĂ© boursier du programme TheMuseumsLab (2022), chercheur invitĂ© Ă lâUniversitĂ© de Cologne (2019) et chercheur associĂ© Ă lâUniversity College London-Qatar (2019).
Carly Degbelo est prĂȘtre catholique et conservateur du patrimoine religieux. Actuellement, il poursuit un doctorat en Ă©tudes patrimoniales axĂ©es sur le patrimoine missionaire de la pĂ©riode coloniale. Son objectif est de contribuer Ă la crĂ©ation d’un musĂ©e local Ă la fois dĂ©colonisĂ©, donc ancrĂ©e dans la culture africaine et Ă©galement ouvert Ă la coopĂ©ration internationale.
SalomĂ© Soloum est titulaire dâun doctorat PhD en histoire de lâart obtenu Ă lâuniversitĂ© FĂ©lix HouphouĂ«t Boigny dâAbidjan (RĂ©publique de CĂŽte dâIvoire), SalomĂ© Soloum est une chercheure indĂ©pendante dont les axes de recherche portent sur : lâhistoire des vĂȘtements, de la sexualitĂ© et des mĆurs en Afrique prĂ©coloniale. Elle est auteure et co-auteure dâarticles portant sur les us des populations du Bas-BĂ©nin du XVIIe au XIXe siĂšcle. Elle est aussi co-auteure dâun ouvrage sur la calebasse et co-directrice dâune Ćuvre intitulĂ©e : Art, coutumes et culture du sud-BĂ©nin(XVIIe-XIXe siĂšcle). De mĂȘme, SalomĂ© sâintĂ©resse Ă la question de la restitution du patrimoine africain en gĂ©nĂ©ral et bĂ©ninois en particulier.
AdĂ©wolĂ© FaladĂ© (UniversitĂ© d’Europe centrale, Vienne) et Soizic Le Cornec (musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac) en conversation avec Jean-Paul C. Lawson (UMR Heritages-CY Cergy Paris UniversitĂ©) et Julien Faure-Conorton (MusĂ©e dĂ©partemental Albert-Kahn) et les participant.e.s en ligne.
co-organisĂ© avec Felicity Bodenstein et Julie Sissia de lâĂ©quipe scientifique de lâAcadĂ©mie des Traces
Les outils et les supports numĂ©riques sont devenus incontournables dans le recueil, la conservation et la diffusion des patrimoines matĂ©riels et immatĂ©riels. Notamment, ils interviennent dans le processus de recueil et de crĂ©ation dâarchives audiovisuelles puis dans leur transmission. Dans quelles mesures cela conditionne-t-il la matiĂšre recueillie et mise en valeur? Par ailleurs, principaux points dâaccĂšs pour le travail sur les collections, les bases de donnĂ©es façonnent notre rapport aux patrimoines. Dans un sens, elles peuvent nous enfermer dans une grille qui obĂ©it aux logiques musĂ©ales de classification et de nommage, ce qui soulĂšve des questions critiques quant Ă leur structuration et leur utilisation. Ainsi, comment faire en sorte que les supports numĂ©riques sâouvrent Ă une pluralitĂ© de rĂ©cits ? Permettent-ils de dĂ©velopper des discours alternatifs Ă ceux proposĂ©s par les institutions musĂ©ales?
Biographies
Julien FAURE-CONORTON est historien de la photographie, chargĂ© de recherche et de valorisation scientifique des collections au musĂ©e dĂ©partemental Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt, France). Docteur en histoire et thĂ©orie des arts, il est spĂ©cialiste du mouvement pictorialiste auquel il a consacrĂ© plusieurs ouvrages et de nombreux articles. Il prĂ©pare actuellement une exposition et un livre autour dâun ensemble de photographies et de films rĂ©alisĂ©s au Dahomey en 1930. Il enseigne Ă lâĂcole du Louvre.
AdĂ©wolĂ© FALADE est doctorante en histoire Ă l’UniversitĂ© d’Europe centrale (CEU) Ă Vienne, en Autriche. Elle Ă©tudie le processus de restitution entre la France et le BĂ©nin et les nouvelles relations qui en dĂ©coulent. Ses recherches portent Ă©galement sur les mĂ©thodes de rĂ©appropriation mises en place par la RĂ©publique du BĂ©nin et sur la maniĂšre dont le musĂ©e du quai Branly-Jacques Chirac (Paris) apprĂ©hende l’absence des objets.
Elle est Ă©galement chercheuse pour le projet de recherche artistique « Repatriates », financĂ© par l’ERC, pour lequel elle examine comment les artistes contemporains bĂ©ninois initient de nouvelles conversations avec les objets rendus.
Depuis 2016, elle dirige une association culturelle bĂ©ninoise (MEWIHONTO) qui Ćuvre pour la collecte, l’archivage, la prĂ©servation et la valorisation du patrimoine culturel matĂ©riel et immatĂ©riel du BĂ©nin.
Jean-Paul LAWSONest docteur en Ătudes Patrimoniales Ă CY Cergy Paris UniversitĂ© en cotutelle avec lâUniversitĂ© de Warwick et l’Ăcole Universitaire de Recherches « HumanitĂ©, CrĂ©ation, Patrimoine ». Il a soutenu une thĂšse portant sur la Conservation, Valorisation et Circulation NumĂ©riques dans les contextes patrimoniaux en Europe et en Afrique. Il sâintĂ©resse Ă lâusage du numĂ©rique dans les musĂ©es ouest-africain et propose aux institutions patrimoniales de cette rĂ©gion, des stratĂ©gies dâintĂ©gration de numĂ©rique (contenus, outils, dispositifs) dans leurs politiques de dĂ©veloppement musĂ©al. Il a dĂ©veloppĂ© le portail AFRIKIFA, une plateforme de valorisation des collections pour les institutions patrimoniales africaines, et enseigne au sein du Master Projets Internationaux Culture & Tourisme (FacultĂ© des Ătudes Internationales et Interculturelles) de CY Cergy Paris UniversitĂ©.
Soizic LE CORNEC est chargĂ©e de documentation des collections au musĂ©e du quai Branly-Jacques Chirac depuis octobre 2023. Elle mĂšne et coordonne des recherches sur les provenances des collections et sur les biographies des personnes liĂ©es Ă ces derniĂšres. Elle travaille Ă©galement Ă la mise Ă jour et Ă la diffusion en ligne des donnĂ©es liĂ©es Ă lâhistoire des collections de lâinstitution. Elle est Ă©galement membre du bureau du Collectif pluridisciplinaire de recherche de provenances (CPRP), association créée en 2023, dont lâobjectif est dâoffrir un espace dâĂ©change et de fĂ©dĂ©rer les acteurices de la recherche de provenances. Elle a Ă©tĂ© formĂ©e en histoire de lâart Ă lâEcole du Louvre et en recherche de provenances Ă lâUniversitĂ© Paris-Nanterre.
Injonge Karangwa et Ariane ThĂ©veniaud en conversation avec Franck L Wendyam Pacere (indĂ©pendant) et Vitalice F. Ochieng (Trust for Indigenous Culture and Health – TICAH) et les participant.e.s en ligne
co-organisĂ© avec Margareta von Oswald de lâĂ©quipe scientifique de lâAcadĂ©mie des Traces
Qu’est-ce que la santĂ©, le bien-ĂȘtre et comment le patrimoine interagit avec ces notions ? Les relations entre patrimoine et santĂ© sont multiples. Elles englobent les aspects physiques et matĂ©riels du travail avec les collections, les effets bĂ©nĂ©fiques du contact avec les biens culturels, ainsi que les initiatives visant la rĂ©appropriation des objets par les communautĂ©s dĂ©possĂ©dĂ©es et les artistes contemporains. Les objets patrimoniaux conservĂ©s dans les institutions culturelles peuvent porter une charge toxique, liĂ©e non seulement aux pratiques de conservation, mais aussi Ă leur parcours ou aux tensions gĂ©nĂ©rĂ©es par leur signification sociale actuelle. Cette sĂ©ance vise Ă discuter ces diffĂ©rents aspects en interrogeant lâobjet de collection comme vecteur de soin ou de toxicitĂ©. Quelles formes de toxicitĂ©, matĂ©rielles ou symboliques, lui sont attribuĂ©es ? Comment les musĂ©es les diagnostiquent et les prennent en charge dans leurs politiques dâaccĂšs et de mĂ©diation?
Biographies
Injonge KARANGWAest une chercheuse rwandaise ayant plus de dix ans d’expĂ©rience dans la conception et la gestion de programmes de santĂ© en Afrique subsaharienne, en adoptant des approches multisectorielles et interdisciplinaires. Elle a Ă©tudiĂ© la communication et le management avant de complĂ©ter un Master en gestion des programmes de santĂ© mondiale Ă l’UniversitĂ© d’ĂquitĂ© en SantĂ© Mondiale (UGHE) au Rwanda. En 2019, elle a fondĂ© le Hamwe Festival au sein dâUGHE, crĂ©ant des ponts entre les acteurs du secteur de la santĂ© et de la culture. Dans ce cadre, elle a coordonnĂ© diffĂ©rentes initiatives, notamment des productions cinĂ©matographiques, des podcasts et des partenariats de recherche avec des musĂ©es. Injonge poursuit un doctorat portant sur les relations entre le bien-ĂȘtre et l’accĂšs au patrimoine culturel, en s’intĂ©ressant particuliĂšrement Ă la signification des objets et des rĂ©cits issus des collections musĂ©ales africaines ayant un hĂ©ritage colonial.
Vitalice F. OCHIENG est responsable du programme sur la connaissance et les cultures indigĂšnes de lâorganisation Trust for Indigenous Culture and Health (TICAH) basĂ©e au Kenya dont les travaux sâintĂ©ressent aux interconnexions entre santĂ© et culture. Il a plus de dix ans dâexpĂ©rience dans la gestion de programmes aux niveaux national et rĂ©gional au sein de trois autres organisations internationales : l’UNESCO, la FĂ©dĂ©ration luthĂ©rienne mondiale et l’Alliance française. Vitalice Ochieng a Ă©galement travaillĂ© et vĂ©cu avec divers groupes culturels au Kenya et Ă Djibouti et a suivi une formation en Ă©tudes culturelles Ă l’universitĂ© Moi.
Franck L Wendyam PACERE est conservateur du patrimoine et doctorant Ă lâUniversitĂ© Gaston Berger de Saint-Louis au SĂ©nĂ©gal. Il s’intĂ©resse Ă lâinterprĂ©tation du patrimoine comme un outil et une mĂ©thode au service du dĂ©veloppement territorial sur les sites du patrimoine mondial. Originaire du Burkina Faso, il est responsable de la formation continue et enseignant Ă lâEcole du Patrimoine Africain et membre des comitĂ©s de prĂ©figuration des grands musĂ©es nationaux en chantier au BĂ©nin Ă lâAgence Nationale des Patrimoine Touristiques (ANPT). Il est enseignant Ă la section MĂ©tier du patrimoine de lâUFR CRAC de lâuniversitĂ© Gaston Berger de Saint-Louis et Ă lâĂcole nationale dâadministration et de magistrature de Ouagadougou-ENAM. Il est enfin expert national chargĂ© d’assurer la mise en Ćuvre du processus de rapatriement des biens culturels burkinabĂš.
Ariane THEVENIAUD est restauratrice du patrimoine. En 2024, elle soutient sa thĂšse ââTraces musĂ©ales, mĂ©moires coloniales. Conservation et restauration de luths non-europĂ©ens du MusĂ©e de la musique (CitĂ© de la musique – Philharmonie de Paris) et du musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac (1872-2020). Cette thĂšse vise Ă repositionner les pratiques musĂ©ales dans leurs contextes historiques et institutionnels en questionnant les effets de la patrimonialisation sur la conservation matĂ©rielle des collections. La trace matĂ©rielle devient alors le tĂ©moin du regard portĂ© sur les biens culturels et Ă©claire l’histoire musĂ©ale des collections issues de contextes coloniaux Ă l’heure oĂč de nouvelles rĂ©flexions, portĂ©es par les dĂ©bats sur leurs acquisitions, visent Ă une prise en charge Ă©thique de ces biens culturels.