LâĂ©dition 2024 de lâAcadĂ©mie des Traces sâest structurĂ©e autour de trois moments : lâatelier en ligne, lâĂ©cole de printemps Ă Berlin, et la journĂ©e dâĂ©tude Ă la Villa MĂ©dicis Ă Rome.
Elle sâest articulĂ©e autour de quatre thĂ©matiques:
Acquérir/Approprier; Restituer/Rapatrier; Représenter/ Exposer; Imaginer/ Performer.
Ces quatre axes constituent des points dâentrĂ©e pour interroger lâhĂ©ritage colonial dans les musĂ©es et plus particuliĂšrement les modes d’acquisition, la reprĂ©sentation et la musĂ©ographie, le retour aux archives, les réécritures par des pratiques artistiques et enfin la propriĂ©tĂ© des collections et les restitutions.
LâĂ©cole de printemps sâest tenue Ă Berlin du 18 au 23 mars 2024. Elle a rĂ©uni 16 laurĂ©at·es, en tant quâacadĂ©micien·nes, originaires dâEurope et dâAfrique, aux parcours variĂ©s : Ă©tudiant·es en master, doctorant·es, chercheur·es en histoire, histoire de lâart, droit, anthropologie, sciences politiques, littĂ©rature ; commissaires dâexposition, conservateur·rices, responsables de documentation en musĂ©e ou artistes, Ăągé·es de 23 Ă 40 ans.
Au cours de cette semaine, les acadĂ©micien·nes ont Ă©tĂ© accueilli·es pendant deux jours Ă la fondation Genshagen, oĂč ils ont prĂ©sentĂ© leur projet de recherche et ont commencĂ© Ă Ă©changer sur leurs travaux respectifs.
Ils ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de visites exclusives, notamment celle des rĂ©serves de la PinacothĂšque de la GemĂ€ldegalerie, guidé·es par Neville Rowley, conservateur des sculptures et peintures italiennes des XIVe et XVe siĂšcles. Cette visite a Ă©tĂ© lâoccasion dâexplorer lâhistoire de certaines Ćuvres et leur conservation durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que lâapproche relative aux encadrements mobiliers des peintures. Une autre visite marquante a eu lieu Ă la Haus der Kulturen der Welt, en prĂ©sence de son directeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, pour Ă©changer autour de la place de lâart contemporain dans les dĂ©bats actuels sur le post-colonialisme. Les acadĂ©micien·nes ont Ă©galement profitĂ© de lâexpertise de BĂ©nĂ©dicte Savoy, professeure dâhistoire de lâart Ă la Technisches UniversitĂ€t de Berlin, ainsi que de celle de son Ă©quipe. Les discussions, articulĂ©es autour de la provenance des Ćuvres prĂ©sentes dans les musĂ©es europĂ©ens, ont aussi portĂ© sur des cas moins abordĂ©s, comme celui du pillage d’Ćuvres originaires dâAsie et exposĂ©es dans les musĂ©es europĂ©ens.
Un autre point fort du programme a Ă©tĂ© le lancement du livre Traces du dĂ©/colonial au musĂ©e, Ă©ditĂ© par Anna Seiderer, Damiana OĆŁoiu, Felicity Bodenstein et Margareta von Oswald (2024, Editions Horizons dâAttente) au Centre Marc Bloch. Cet Ă©vĂšnement a Ă©tĂ© organisĂ© dans un format hybride le 21 mars 2024.
Tout au long de la semaine, structurĂ©e par la crĂ©ation dâune Ćuvre rĂ©flexive sous la forme dâun canvas â mĂȘlant paroles, dessins ou broderies â, ils ont pu exprimer leur vision des thĂšmes abordĂ©s et crĂ©er une trace des expĂ©riences vĂ©cues en lien avec leur sujet de recherche.
Vous pouvez tĂ©lĂ©charger le programme de lâĂ©cole de printemps ici, qui inclut les profils et les projets de recherche des acadĂ©micien.nes.
L’atelier en ligne avait pour objectif dâapporter un Ă©clairage pluriel sur lâhĂ©ritage colonial dans les musĂ©es. Nous avons souhaitĂ© encourager le dialogue constant entre participant·e·s issu·e·s des continents africain et europĂ©en, en offrant des moments privilĂ©giĂ©s de discussions et dâĂ©changes, en session plĂ©niĂšre comme en petits groupes. Le format numĂ©rique a permis Ă la fois de rĂ©unir un grand nombre de participant·e·s et de donner la parole Ă des expert·e·s internationaux·ales, notamment Ă de nombreux·ses intervenant·e·s du continent africain. Il s’est dĂ©roulĂ© en anglais et en français, les sessions plĂ©niĂšres ont fait lâobjet dâune traduction simultanĂ©e dans les deux langues. Les ateliers ont abouti Ă la constitution dâun rĂ©seau actif de plus de 1000 participant.e.s en 2024, passĂ© Ă plus de 2500 personnes en 2025.
Le livre Traces du dĂ©/colonial au musĂ©e (Ăditions Horizons dâAttente, 2024), Ă©ditĂ© par plusieurs membres de lâĂ©quipe scientifique de l’AcadĂ©mie des Traces, a servi de point de dĂ©part Ă ces quatre sĂ©quences en ligne et en a structurĂ© le dĂ©roulement.
Chaque sĂ©ance a Ă©tĂ© ouverte par Julie Sissia et Margareta von Oswald, puis introduite par un binĂŽme de modĂ©rateur·rice·s qui ont prĂ©sentĂ© les grands enjeux de la thĂ©matique de la sĂ©ance. Ensuite, deux interventions courtes se sont succĂ©dĂ©, ouvrant des perspectives de discussions en plus petits groupes. Ainsi, chaque session a favorisĂ© la prise de parole de chacun·e et la rencontre entre les participant·e·s. L’atelier en ligne Ă©tait ouvert Ă tous et Ă toutes.
9 fĂ©vrier 2024, 10h – 11h30 CET
Felicity Bodenstein (Sorbonne UniversitĂ©) et Paule-ClisthĂšne Dassi Koudjou (Ecole du Patrimoine Africain) en conversation avec Rachel Mariembe (lâInstitut des Beaux-Arts de Nkongsamba),Richard Tsogang Fossi (Technische UniversitĂ€t Berlin) et les participant.e.s en ligne
Cette sĂ©ance sera dĂ©diĂ©e Ă comprendre les pratiques actuelles en termes de recherche sur l’histoire des collections africaines. Cette recherche se manifeste dans diffĂ©rentes mĂ©thodologies : des âbiographies dâobjetsâ en passant par des projets de âprovenanceâ ou une âhistoire des collections inversĂ©esâet rĂ©pond Ă des intentions et besoins variables quâelle soit menĂ©e depuis le musĂ©e ou dans le monde universitaire. La notion de provenance en particuliĂšre ne sâapplique que depuis quelques annĂ©es Ă la politique de recherche sur les biens culturels africains, et cela dâabord dans le contexte allemand et de façon croissante en Europe. Or, comment la notion de provenance est-elle comprise sur le continent africain? Qui sont les acteurs africains qui cherchent aujourdâhui Ă recentrer la recherche sur lâhistoire des collections en se concentrant sur les contextes de collecte ou de saisie en Afrique? Quels formats de collaboration existe-t-ils avec les institutions europĂ©ennes et que signifie ce dialogue Ă distance avec des sĂ©jours des spĂ©cialistes des pays dâorigine ou une implication ad-hoc de reprĂ©sentants de la diaspora ? Comment les communautĂ©s dâorigines sont-elles impliquĂ©es dans ce processus ?
Biographies
Felicity Bodenstein est historienne de lâart, spĂ©cialiste de lâhistoire de musĂ©es et des collections. Depuis 2019, elle est maĂźtresse de confĂ©rence Ă Sorbonne UniversitĂ© en histoire de lâart contemporain et du patrimoine. Elle a soutenu sa thĂšse en 2015 Ă lâUniversitĂ© de Paris-Sorbonne surâŻLâhistoire du Cabinet des mĂ©dailles et antiques de la BibliothĂšque nationale (1819-1924). Depuis 2015, grĂące Ă des bourses au Kunsthistorisches Institut Ă Florence, au musĂ©e du quai Branly-Jacques Chirac et Ă la Technische UniversitĂ€t Ă Berlin dans le groupe âTranslocationsâ, dirigĂ© par BĂ©nĂ©dicte Savoy, elle travaille sur le cas dâun butin de guerre pris Ă Benin City (aujourdâhui au Nigeria) en 1897 et lâhistoire de la dispersion des objets. Depuis 2020, elle codirige le projetâŻDigital Benin, basĂ© au Museum am Rothenbaum. Kulturen und KĂŒnste der Welt (MARKK). Ce projet rassemble pour la premiĂšre fois les donnĂ©es de 131 institutions sur plus de 20 pays et permet de recenser prĂšs de 5000 piĂšces de Benin City et de les mettre en relation avec des savoirs co-construits entre chercheurs nigĂ©rians et europĂ©ens. Quelques publications rĂ©centes sont: Felicity Bodenstein, Damiana OĆŁoiu and Eva-Maria Troelenberg, 2022. Contested Holdings: Museum Collections in Political, Epistemic and Artistic Processes of Return, Oxford, New York: Berghahn Books; Felicity Bodenstein (ed), 2020. âAfrica: Trade, Traffic, Collections,â Journal for Art Market Studies, volume 4, number 1, at https://fokum-jams.org/index.php/jams/article/view/119.
Paule-ClisthĂšne Dassi Koudjou, conservatrice du patrimoine en spĂ©cialitĂ© musĂ©e, diplĂŽmĂ©e de lâInstitut national du Patrimoine de Paris. Elle est responsable de la conservation de l’ensemble des musĂ©es du rĂ©seau du programme de la Route des Chefferies au Cameroun. Ancienne directrice du musĂ©e Royal de Batoufam. Elle participe au dĂ©veloppement des musĂ©es des chefferies au Cameroun et Ă travailler sur l’exposition “Sur la Route des Chefferies, du visible Ă l’Invisible” au musĂ©e du quai Branly Jacques Chirac en 2022. Membre du rĂ©seau dâexperts de lâEPA (Ecole du Patrimoine Africain), elle suit Ă©galement la formation du DU de Paris Nanterre sur “La recherche de Provenance des Ćuvres d’arts”. Elle travaille sur la recherche de provenance et la documentation des collections africaines et camerounaises dans les musĂ©es europĂ©ens. En Allemagne, elle a participĂ© aux programmes “PEACE” en Basse Saxe de 2019 Ă 2021, le “The Museum LaB” 2021 avec le Naturkunde Museum de Berlin, le Humboldt Forum et le Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne en 2021 et 2023. Le projet “Provenienz Forschung” de lâUniversitĂ© Jean Gutenberg de Mayence en avril 2023 sur les collections camerounaises. En France, elle axe ses travaux sur lâĂ©tude et la documentation des collections ethnographiques du Cameroun au MusĂ©um dâHistoire Naturelle de La Rochelle en 2022 et 2023. La valorisation du patrimoine africain en Afrique et dans les musĂ©es occidentaux et la recherche de provenance des Ćuvres issus de la pĂ©riode coloniale sont ses principaux centres de recherches.
Richard Tsogang Fossi est germaniste, spĂ©cialisĂ© dans les Ă©tudes littĂ©raires et culturelles, lÂŽhistoire coloniale allemande et la mĂ©moire coloniale. Ces derniĂšres annĂ©es, il a participĂ© Ă diffĂ©rents projets de recherche sur les topographies mĂ©morielles transnationales germano-camerounaises Ă l’UniversitĂ© Heinrich Heine de DĂŒsseldorf. En tant que didacticien, il a aussi menĂ© des recherches sur les manuels scolaires des pays ex-colonies allemandes et la maniĂšre dont ces pays se servent des manuels scolaires comme moyens de mise en perspective de l’histoire coloniale allemande et comme mĂ©dia de la mĂ©moire coloniale. Il a Ă©galement Ă©tĂ© membre de lÂŽĂ©quipe curatoriale de lÂŽexposition « Hey Hamburg, kennst Du Rudolf Dualla Manga Bell ?”, prĂ©sentĂ©e au musĂ©e ethnologique de Hambourg (devenu MARKK) depuis 2020. Au centre de ses recherches se trouve aussi la question de provenance des biens culturels emportĂ©s de maniĂšre violente et illĂ©gale en pĂ©riode coloniale, et la maniĂšre dont les savoirs sont construits autour de ces biens dans le paysage musĂ©al allemand. Actuellement, il est membre de lÂŽĂ©quipe de recherche sur le patrimoine camerounais Ă l’UniversitĂ© technique de Berlin. Ce projet, initiĂ© par les professeur.e.s BĂ©nĂ©dicte Savoy et Albert Gouaffo et financĂ© par la « Deutsche Forschungsgemeinschaft â DFG – », et intitulĂ© “Reverse Collection Stories. Mapping Art and culture from Cameroon in German Museums », a abouti dans sa premiĂšre phase Ă la parution du livre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland (https://www.tu.berlin/kuk/forschung/projekte/laufende-forschungsprojekte/umgekehrte-sammlungsgeschichten-mapping-kamerun-in-deutschen-museen/atlas-der-abwesenheit).
Pour un aperçu de ses différentes publications, bien vouloir suivre le lien ci-dessus : https://www.tu.berlin/kuk/ueber-uns/team/wissenschaftliche-mitarbeiterinnen/dr-richard-tsogang-fossi.
Rachel Mariembe est titulaire dâune thĂšse en Sciences du Patrimoine. Chef de DĂ©partement Patrimoine et MusĂ©ologie Ă lâInstitut des Beaux-Arts de Nkongsamba, Coordonnateur du Laboratoire Science du Patrimoine de lâUFD Arts et Sciences du Patrimoine de lâĂcole Doctorale Sciences Sociales et Humaines de lâUniversitĂ© de Douala, elle a participĂ© Ă la rĂ©alisation de sept musĂ©es communautaires au Cameroun ainsi quâĂ lâexposition « Sur la Route des Chefferie du Cameroun : Du visible Ă lâinvisible » au MusĂ©e du Quai Branly Jacques Chirac. TrĂšs active dans le domaine de recherche de provenance, de restitution et de retour des objets du Cameroun dans les musĂ©es occidentaux, les recherches de partenariat, la sensibilisation des CollectivitĂ©s Territoriales DĂ©centralisĂ©es Ă lâimportance de la valorisation du patrimoine culturel, elle a participĂ© Ă lâĂ©laboration du dossier dâinscription du Festival Nguon sur la Liste ReprĂ©sentative du Patrimoine Culturel ImmatĂ©riel de lâHumanitĂ© ainsi quâĂ lâinscription de la ville de Nkongsamba au RĂ©seau des Villes CrĂ©atives de lâUNESCO. Les problĂ©matiques des Industries Culturelles et CrĂ©atives, de lâimplication des communautĂ©s dans le processus de valorisation du patrimoine culturel, de conservation communautaire, le dĂ©veloppement touristique des territoires au travers des Ă©lĂ©ments culturels matĂ©riels et immatĂ©riels et la recherche de provenance sont ses principaux centres de recherche.
La remise en question du musĂ©e en tant que propriĂ©taire lĂ©gitime de certaines collections issues du contact colonial est un enjeu majeur des politiques musĂ©ales contemporaines. Les anciens musĂ©es ethnographiques sont particuliĂšrement concernĂ©s, Ă©tant donnĂ© lâimbrication entre lâhistoire des institutions musĂ©ales, des sciences anthropo-biologiques et celle des conquĂȘtes coloniales. Les demandes de restitution de biens culturels et de restes humains se sont multipliĂ©es aprĂšs le discours prononcĂ© en novembre 2017 par le prĂ©sident Macron Ă l’universitĂ© de Ouagadougou, dans lequel il avait exprimĂ© son souhait que «dâici cinq ans les conditions soient rĂ©unies pour des restitutions temporaires ou dĂ©finitives du patrimoine africain en Afrique». Dans cette sĂ©ance nous nous proposons tout dâabord dâhistoriciser les dĂ©bats contemporains, et de montrer comment ces interrogations historiques, Ă©thiques, politiques sont formulĂ©es Ă diffĂ©rents moments et dans diffĂ©rents contextes. Ensuite, lnous montrons que le thĂšme de la restitution des collections musĂ©ales lance, avant tout, un dĂ©fi Ă©pistĂ©mique : imaginer des collaborations entre les chercheurs, les professionnels des musĂ©es et les populations autochtones.
Biographies
Damiana OĆŁoiu est anthropologue du politique et du droit, docteure en sciences sociales et politiques de lâUniversitĂ© Libre de Bruxelles (2010). Elle est actuellement maĂźtresse de confĂ©rences en anthropologie politique Ă la FacultĂ© de Sciences Politiques de lâUniversitĂ© de Bucarest. Elle a enseignĂ©, entre autres, Ă l’UniversitĂ© Paris 8 Vincennes Saint Denis, Ă l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Marseille et Paris, Ă l’UniversitĂ© du Cap Occidental, Le Cap. Ses recherches portent sur la maniĂšre dont le droit de propriĂ©tĂ© sur les collections musĂ©ales est (re)dĂ©fini et contestĂ© dans des contextes postcoloniaux. Elle mĂšne des recherches anthropologiques en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, en Afrique du Sud, en France et en Belgique. Ses recherches ont Ă©tĂ© financĂ©es grĂące Ă des financements europĂ©ens (par exemple Marie Curie International Fellowship for Experienced Researchers), Ă des bourses offertes par des instituts dâĂ©tudes avancĂ©es (i.e. New Europe College, Bucarest ou Institut fĂŒr die Wissenschaften vom Menschen, Vienne), ou Ă des visiting fellowships (i.e. lâInstitut Max Planck dâAnthropologie Sociale de Halle; LSE, Londres; Woodrow Wilson International Center for Scholars, Washington DC; IFAS Recherche, Johannesburg). Damiana a coordonnĂ© plusieurs projets de recherche, dont Museums and Controversial Collections. Politics and Policies of Heritage-Making in Post-colonial and Post-socialist Contexts (2015-17) et Pratiques dĂ©coloniales dans les collections musĂ©ales (Europe et Afrique subsaharienne) : Histoires locales et circulations globales (2021-22). Quelques publications rĂ©centes sont: Felicity Bodenstein, Damiana OĆŁoiu et Eva-Maria Troelenberg (eds.), Contested Holdings: Museum Collections in Political, Epistemic and Artistic Processes of Return, Oxford, New York, Berghahn Books, 2022; Damiana OĆŁoiu, « Diaspora(s) », « communautĂ©s dâorigine » et collections musĂ©ales. Collaboration et controverses autour de la rĂ©novation du MusĂ©e Royal de lâAfrique Centrale, Ă Tervuren in New Europe College Yearbook, 2018-2019, NEC, Bucarest, 2023, pp. 169-194.
Franck Ogou est gestionnaire du patrimoine culturel, spĂ©cialiste du patrimoine africain. Il est titulaire dâune thĂšse de doctorat en Patrimoine et archĂ©ologie et travaille depuis une quinzaine dâannĂ©es Ă lâEcole du Patrimoine Africain quâil dirige depuis janvier 2019. En effet, lâEcole du Patrimoine Africain-EPA est un Ă©tablissement universitaire Ă vocation internationale, spĂ©cialisĂ© dans la conservation et la mĂ©diation du patrimoine culturel tangible et intangible (matĂ©riel et immatĂ©riel). Elle couvre prioritairement les 26 pays francophones, lusophones et hispanophones et Afrique au Sud du Sahara et de façon plus large elle apporte son expertise Ă tous les pays africains qui le souhaite Ă travers les programmes de formation et de renforcement de capacitĂ©s, de mise en Ćuvre de projets culturels. A ce titre, il a dirigĂ© plusieurs programmes de formation et a coordonnĂ© des projets de prĂ©servation et de valorisation du patrimoine culturel africain. Il a Ă©tĂ© membre trĂšs actif des comitĂ©s mis en place par le BĂ©nin pour la restitution.
Placide Mumbembele Sanger est docteur en Sciences politiques et sociales de lâUniversitĂ© libre de Bruxelles oĂč il a dĂ©fendu en 2015 une thĂšse de doctorat intitulĂ©e Les musĂ©es, tĂ©moins de la politique culturelle, de l’Ă©poque coloniale Ă nos jours, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il enseigne actuellement l’histoire des musĂ©es du Congo Ă l’UniversitĂ© de Kinshasa. Ses recherches traitent de la question des musĂ©es et patrimoines culturels en contexte africain (post)colonial. Son intĂ©rĂȘt actuel porte sur la question de restitution des biens culturels entre la Belgique et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il est membre du Conseil scientifique de la Commission nationale chargĂ©e de rapatriement des biens culturels, des archives et des restes des corps humains soustraits du patrimoine culturel congolais, ainsi que membre du ComitĂ© scientifique de pilotage « HĂ©ritages coloniaux et dĂ©colonisation » Ă lâUniversitĂ© Libre de Bruxelles. Publications rĂ©centes: âLe retour du masque kakuungu en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo : au-delĂ du gesteâ. In S.Van Beurden, D. Gondola et A. Lacaille (eds.), (Re)Making Collections : Origins, Trajectories & Reconnections, MusĂ©e royal de lâAfrique centrale, Tervuren, 2023 et A long Term Perspectives on the Issue of the Return of Congolese Cultural objects. Entangled Relations between Kinshasa and Tervuren (1930-1980), in Felicity Bodenstein, Damiana OĆŁoiu et Eva-Maria Troelenberg (eds.), Contested Holdings: Museum Collections in Political, Epistemic and Artistic Processes of Return, Oxford, New York, Berghahn Books, 2022.
Jacques Aguia Dahois est enseignant chercheur, MaĂźtre de confĂ©rences dans la spĂ©cialitĂ© Sociologie du dĂ©veloppement Ă lâUniversitĂ© nationale dâAgriculture (UNA) et Ă lâUniversitĂ© dâAbomey-Calavi (UAC) au BĂ©nin. Il est Chercheur associĂ© au Laboratoire Anthropologie, ArchĂ©ologie, Biologie (en France), Chef du DĂ©partement Publication et Vulgarisation du Laboratoire d’Analyse et de Recherche Religions, Espaces et DĂ©veloppement (LARRED) de lâUniversitĂ© dâAbomey-Calavi.
Il est membre de diffĂ©rents laboratoires de recherche spĂ©cialisĂ©s et a Ă son actif plus dâune vingtaine dâarticles scientifiques et deux ouvrages consacrĂ©s aux politiques publiques, aux savoirs locaux, Ă la santĂ© et aux religions. PrĂ©cĂ©demment Conseiller technique au suivi des rĂ©formes et des projets du Ministre en charge de la formation technique et professionnelle et responsable en charge lâĂ©laboration de la StratĂ©gie nationale de lâEnseignement et la formation techniques et professionnels et de la Table ronde technique internationale organisĂ©e Ă cet effet. Actuel Directeur adjoint de Cabinet du Ministre en charge de la culture, il a coordonnĂ© pour le compte du MinistĂšre la conception et la mise en Ćuvre des diffĂ©rents protocoles relatifs Ă la restitution des biens culturels du BĂ©nin par la France, Ă leur accueil ainsi quâĂ leur exposition. Il est membre de la coordination du Programme de recherche “Restitution des biens culturels du BĂ©nin : entre politiques publiques et enjeux patrimoniaux” que pilote lâEcole du Patrimoine Africain (EPA).
Cette sĂ©ance aborde la question de l’exposition des collections coloniales au prisme des enjeux de dĂ©colonisation, de circulation et de restitution des biens culturels entre lâEurope et lâAfrique. Comment ces questions charrient les pratiques professionnelles ? En quoi la mise en exposition participe-t-elle Ă faire Ă©voluer (ou non) la conception et la perception des sujets Ă©voquĂ©s depuis plusieurs perspectives ? Quelle est l’actualitĂ© et la marche des expositions aujourd’hui en Afrique, en Europe et ailleurs? Quelles tensions gĂ©nĂšrent les diffĂ©rentes valeurs des Ćuvres ? Enfin comment se positionner sur le plan professionnel lorsque les rĂ©fĂ©rents culturels sont hiĂ©rarchisĂ©s ? Ces questions liĂ©es Ă l’exposition des collections coloniales, et par consequent, Ă la reprĂ©sentation des histoires et des prĂ©sents africains et europĂ©ens partagĂ©s, se sont aussi posĂ©es en urgence ces derniĂšres annĂ©es, parce que la majoritĂ© des anciens musĂ©es ethnographiques europĂ©ens ont repensĂ© leurs missions et ont ouvert leurs expositions permanentes, suscitant Ă rĂ©pĂ©tition la dĂ©ception dans les mondes professionnels des commissaires indepedantes, des artistes et des militants. Dans cette sĂ©ance, nous nous pencherons sur des exemples concrets de pratiques curatoriales de collaboration qui ont relevĂ© ces questions et dĂ©fis.
Biographies
HonorĂ© Tchatchouang Ngoupeyou est dĂ©tenteur dâun doctorat/Ph. D. en Histoire Ă©conomique et sociale de lâuniversitĂ© de Dschang (2021), et dâun doctorat en Patrimoine de la CY Cergy Paris UniversitĂ© (2022). Il est Ă©galement titulaire dâun diplĂŽme international en conservation du patrimoine de lâInstitut national du patrimoine-INP de Paris (2019). Il est spĂ©cialiste de la conservation dans les contextes africains et explore les approches de gestion et de prĂ©servation qui font dialoguer savoirs communautaires et normes de gestion institutionnelle. Entre 2008 et 2019, il fut acteur de La Route des Chefferies au Cameroun. Il collabore ou a collaborĂ© avec plusieurs institutions musĂ©ales et de formation en Afrique (musĂ©e ThĂ©odore-Monod dâart africain et MusĂ©e des Civilisations noires de Dakar, musĂ©e national du Gabon, musĂ©e national BarthĂ©lemy Boganda de Bangui), en Autriche (universitĂ© de Vienne dans le cadre du Global Conservation : Histories and Theories) et en France (Institut National du Patrimoine, musĂ©e des Confluences, musĂ©e du quai Branly Jacques-Chirac, Office de coopĂ©ration et dâinformation musĂ©ales). Il fait partie du comitĂ© scientifique du projet de rĂ©novation du musĂ©e de la Musique de Paris et participe actuellement en tant quâexpert aux projets phares de lâĂtat bĂ©ninois en matiĂšre de promotion des patrimoines et du dĂ©veloppement touristique. D’autre part, il participe aux rĂ©flexions institutionnelles menĂ©es par lâĂcole du Patrimoine Africain (EPA) et l’INP pour mettre en commun leurs pĂ©dagogies de formations respectives afin de permettre des Ă©changes de stratĂ©gies dâingĂ©nierie et dâoffre pĂ©dagogique. Il est auteur de plusieurs articles scientifiques et a rĂ©cemment coordonnĂ© le dossier «âObjets et patrimoines des Grassfields : au-delĂ de la matiĂšre⊠en quĂȘte de chairâ» de la revue Trouble dans les collections (n° 5, 2023).
Margareta von Oswald est docteure en anthropologie de lâEHESS Paris et de la Humboldt-UniversitĂ€t zu Berlin. Elle travaille actuellement au Centre for Anthropological Research on Museums and Heritage de la Humboldt-UniversitĂ€t zu Berlin. Dans ses recherches et sa pratique curatoriale, elle sâintĂ©resse aux patrimoines difficiles, et Ă la maniĂšre dont les musĂ©es peuvent devenir des lieux vĂ©ritablement dĂ©mocratiques et porteurs de changement. Elle a rĂ©cemment publiĂ© sa premiĂšre monographie Working through colonial collections. An Ethnography of the Ethnological Museum in Berlin (Leuven University Press, 2022). Ses publications comprennent The Resonant Museum. Berlin Conversations on Mental Health (Verlag der Buchhandlung Franz und Walther König, 2023, Ă©ditĂ© avec Diana Mammana), le curriculum Awkward Archives. Ethnographic Drafts for a Modular Curriculum (Archive books, Ă©ditĂ© avec Jonas Tinius, 2023), l’anthologie Across Anthropology. Troubling Museums, Colonial Legacies, and the Curatorial (Leuven University Press, 2020, Ă©ditĂ© avec Jonas Tinius), et Engaging Anthropological Legacies (numĂ©ro spĂ©cial de Museum Worlds, 2018, Ă©ditĂ© avec Henrietta Lidchi et Sharon Macdonald). Margareta collabore frĂ©quemment avec des institutions dâart comme le Gropius Bau, KW Institute for Contemporary Art ou le Haus der Kulturen der Welt.
Rossila Goussanou est architecte et docteure en anthropologie. Ses travaux de recherche portent sur le renouvellement des grilles de lecture de lieux patrimoniaux tels que les musĂ©es et les lieux de mĂ©moire, notamment Ă partir de concepts extra-occidentaux. Depuis fĂ©vrier 2022, Rossila a dĂ©butĂ© un contrat de recherche au sein du MusĂ©e ThĂ©odore Monod de Dakar, dans le cadre du projet de recherche international “Re-connecting âObjectsâ: Epistemic Plurality and Transformative Practices in and beyond Museums » coordonnĂ© par BĂ©nĂ©dicte Savoy. Elle participe Ă©galement activement Ă la conception du futur MusĂ©e International du Vodun (Porto-Novo, BĂ©nin, 2025), en qualitĂ© de SecrĂ©taire ExĂ©cutive du ComitĂ© de PrĂ©figuration.
En parallĂšle, Rossila dĂ©veloppe une pratique curatoriale portant sur la valorisation des cultures africaines, par exemple en assurant le commissariat des expositions « Si⊠SpĂ©culation sur les usages futurs » (MusĂ©e ThĂ©odore Monod, Dakar, 2024) ; « Phoenix. RenaĂźtre de lâesclavage par le corps et la pierre » (MUSARTH, Pointe-Ă -Pitre, 2023 – La Cale des CrĂ©ateurs, Nantes, 2022 – CCRI, Ouidah, 2022) ; “Afrocity, UrbanitĂ©s enchantĂ©es” Ă l’ENSA Nantes (France, 2021) ou par l’Ă©tude de prĂ©figuration de l’exposition « Sur la Route des Chefferies du Cameroun » au MusĂ©e du Quai Branly (France, 2022). Elle est Ă©galement enseignante-vacataire Ă l’Ăcole Nationale SupĂ©rieure d’Architecture de Nantes depuis 2016 et Ă l’Ăcole Nationale SupĂ©rieure d’Architecture de Maurice depuis 2021.
Cindy Olohou est critique dâart et commissaire dâexposition indĂ©pendante. Elle a Ă©galement co-fondĂ© en 2018 lâagence Wasanii Ya Leo. AprĂšs des Ă©tudes de Lettres Modernes Ă la Sorbonne et un premier cycle Ă lâ Ăcole du Louvre, elle se spĂ©cialise en second cycle en arts contemporains dâAfrique et de ses diasporas. En parallĂšle, elle collabore avec le magazine IAM, Intense Art Magazine et lâagence culturelle Little Africa Paris, puis elle part au Cameroun pour travailler en tant que chargĂ©e de mission et musĂ©ologue au sein de lâassociation la Route des Chefferies, qui oeuvre Ă la valorisation du patrimoine camerounais. Membre du collectif Jeunes Critiques dâArt, elle mĂšne une rĂ©flexion sur les questions postcoloniales et dĂ©coloniales en art contemporain, ainsi que sur le rapport Ă la tradition dans les pratiques musĂ©ales. Plus rĂ©cemment, elle a rĂ©digĂ© le glossaire de lâouvrage de Chris Cyrille et Sarah Matia Pasqualetti Mais le monde est une mangrovitĂ© … et participĂ© Ă plusieurs catalogues dâexpositions dont celui de lâexposition « Sur la Route des chefferies du Cameroun, du visible Ă lâinvisible » au musĂ©e du Quai Branly dont elle a assurĂ© le co-commissariat.
Cette session explore le caractĂšre performatif de la trace du dĂ©/colonial des archives Ă travers des gestes artistiques. Bronwyn Lace et Bongile Gorata Lecoge-Zulu partageront des recherches artistiques dĂ©veloppĂ©es Ă lâissue de collaborations avec des institutions musĂ©ales française et allemande. Dans le cadre de la Saison 10 du Centre for the Less Good Idea, elles ont explorĂ© les images dâarchives coloniales, notamment celles du Dahomey rĂ©alisĂ©es en 1930 par FrĂ©dĂ©ric Gadmer et le pĂšre Francis Aupiais, Ă partir dâexpĂ©rimentations artistiques collectives. Ce travail a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© autour dâun Pepperâs Ghost, technique illusionniste de la fin du 19Ăšme siĂšcle. Ces propositions artistiques sont doublĂ©es dâune rĂ©flexion critique sur les imaginaires coloniaux mobilisĂ©s dans une approche institutionnelle dite dĂ©coloniale et soulignent le carcan normatif quâils prĂ©figurent parfois.
Biographies
Anna Seiderer est maĂźtresse de confĂ©rences au dĂ©partement dâart Ă l’UniversitĂ© Paris 8/ Vincennes, Saint-Denis, chercheuse au laboratoire Arts des Images et art contemporain [AIAC/EPHA], associĂ©e au Laboratoire dâanthropologie des mondes contemporains [LAMC] et membre du comitĂ© Ă©ditorial de la revue Esclavages & Post~esclavages. Sa thĂšse en esthĂ©tique, soutenue par le dĂ©partement de philosophie de l’UniversitĂ© Paris X- Nanterre, l’Ecole Africaine du Patrimoine (EPA) et le Centre Africain des Hautes Etudes (CAHE), porte sur le concept de transmission Ă l’Ćuvre dans les musĂ©es postcoloniaux du BĂ©nin. Elle a travaillĂ© comme assistante de recherche Ă lâactuel Africa Museum pour coordonner le projet europĂ©en RĂ©seau international des musĂ©es dâethnographie et des cultures du monde [RIME] et accompagnĂ© les recherches artistiques sur les fonds dâarchives coloniales du musĂ©e. Elle est co-commissaire (avec Anne-Marie Bouttiaux) de lâexposition itinĂ©rante ModernitĂ© FĂ©tiche (2011), co-editrice du catalogue dâexposition Ă©ponyme et de lâouvrage Une critique postcoloniale en acte. Les musĂ©es d’ethnographie contemporains sous le prisme des Ă©tudes postcoloniales (2014). Dans le cadre du projet de recherche Images animĂ©es, mĂ©moires controversĂ©es [CINEMAF], elle a dĂ©veloppĂ©, en collaboration avec Didier HouĂ©noudĂ© (UniversitĂ© Abomey Calavi) et Bronwyn Lace (Center For The Less Good Idea), la recherche artistique sur les fonds dâarchives coloniales. Parmi les publications rĂ©centes: « Images fantĂŽmes. AnamnĂšse colonial », in Alessandro Gori, Fabio Viti, eds., Africa in the World, the World in Africa / L’Africa nel mondo, il mondo in Africa, Milano, Biblioteca Ambrosiana, 2022, p. 217-235; âAida. PrĂ©lude dâune conquĂȘte impĂ©rialeâ, Aida de Giuseppe Verdi, mise en scĂšne par Lotte de Beer, Programme de lâOpĂ©ra de Paris, Saison 2020/2021, pp. 49-53; Entretien sur Borderlands avec Jo Ractliffe dans A toi appartient le regard et (âŠ) La liaison infinie entre les choses, Christine Barthe (ed.), MusĂ©e du quai Branly/Actes Sud, pp.38-45; âAnimating collapse. Reframing colonial film archivesâ, with Alexander Schellow, in Across Anthropology. Troubling Colonial Legacies, Museums, and the Curatorial, by Margareta von Oswald and Jonas Tinius. Leuven: Leuven University Press, pp. 187-209; « RĂ©flexivitĂ© Ă lâĆuvre. PerformativitĂ© du « musĂ©e palais royal » dâAbomeyâ, in « Museums and religious heritage : Post-colonialist and post-socialist perspectives », Civilisations, vol.71, pp. 85-111; âRecaptioning Congo. African stories and colonial picturesâ, entretien avec Sandrine Colard, LâArt MĂȘme (89), pp.68-70.
EspĂ©ra Donouvossi est titulaire d’un master du dĂ©partement des sciences du langage et de la communication de l’universitĂ© d’Abomey-Calavi au BĂ©nin. Entre 2007 et 2014, il a vĂ©cu et travaillĂ© en Afrique du Sud avant de rejoindre la Chaire Unesco en politique et gestion culturelles Ă l’UniversitĂ© des arts de Belgrade en Serbie. En 2018, il a terminĂ© un programme d’Ă©tudes de master conjoint en gestion de projets et d’institutions culturels en coopĂ©ration avec l’UniversitĂ© LumiĂšre, Lyon 2, en France. Son mĂ©moire de Master porte sur les recommandations et les stratĂ©gies de plaidoyer et de gestion pour la restitution du patrimoine culturel bĂ©ninois des musĂ©es français.
Actuellement, Espera est candidat au doctorat Ă l’universitĂ© de Cape Coast au Ghana et Ă l’universitĂ© de Hildesheim en Allemagne, oĂč il Ă©tudie la conception de politiques structurelles et participatives pour soutenir des systĂšmes durables de gouvernance du patrimoine culturel bĂ©ninois. Avec plus de 10 ans d’expĂ©rience dans le secteur culturel africain, il a Ă©tĂ© profondĂ©ment impliquĂ© dans la crĂ©ation, le dĂ©veloppement et la coordination de plusieurs organisations et programmes culturels Ă plein temps dans la plupart des pays africains. Il est animĂ© d’une grande passion pour les industries culturelles et crĂ©atives africaines et son objectif personnel est de devenir un expert en matiĂšre de politique culturelle.
Bronwyn Lace a obtenu sa licence en beaux-arts Ă l’universitĂ© de Witwatersrand, Ă Johannesburg, en 2004. La spĂ©cificitĂ© du site est l’une des choses qui stimulent son imagination. Lace concentre sa pratique sur les relations entre l’art et d’autres domaines, notamment la physique, la pratique musĂ©ale et la philosophie. Elle choisit de travailler avec des Ă©lĂ©ments trouvĂ©s, recyclĂ©s et rĂ©utilisĂ©s et construit souvent ses installations complexes de maniĂšre rĂ©active et in situ.
Les expositions de Lace incluent 2019 CrossSections and Climbing Through The tide, une exposition de groupe organisĂ©e par BaĆak Senova, qui a voyagĂ© de Tunis, en Tunisie, Ă Stockholm, en SuĂšde, et Ă Helsinki, en Finlande ; 2018 : MIRROR | MIRROR, une exposition individuelle Ă Everard Read, Johannesburg, Afrique du Sud ; 2017 : Bred in the Bone, une exposition solo Ă Circa, Cape Town, Afrique du Sud ; Dead Gardens, une exposition collective organisĂ©e par Olimpia Bera, Cluj Napoca, Roumanie ; 2016 : KulturKontakt, une exposition de groupe dans le cadre de la rĂ©sidence 2016 de la Chancellerie fĂ©dĂ©rale autrichienne, Vienne, Autriche ; Bronze, Steel and Stone, une exposition de groupe Ă Everard Read, Londres, Royaume-Uni ; 2015 : Response, une exposition pour deux personnes, Johannesburg, Afrique du Sud ; Response, une prĂ©sentation d’exposition au National Smithsonian Museum of African Art, Washington, Ătats-Unis ; 2014 : Teeming, exposition individuelle Ă SpekePhotographic, Johannesburg, Afrique du Sud ; 2013 : Resuscitate, exposition personnelle Ă Nirox Project Space, Johannesburg, Afrique du Sud ; 2012 : A Tendency Towards Complexity, exposition personnelle Ă CIRCA on Jellico, Johannesburg, RSA.
En 2013, Lace a co-achevĂ© un livre et un film commandĂ©s liĂ©s Ă des projets communautaires collaboratifs qu’elle a co-initiĂ©s en Afrique du Sud. Lace est actuellement codirectrice du Centre for the Less Good Idea, un incubateur interdisciplinaire pour les arts basĂ© Ă Johannesburg, en Afrique du Sud. FondĂ© par William Kentridge, le Centre crĂ©e et soutient des projets artistiques expĂ©rimentaux, collaboratifs et transdisciplinaires. Lace vit et travaille Ă Vienne, en Autriche.
Bongile Gorata Lecoge-Zulu est une artiste basĂ©e Ă Johannesburg. Elle est titulaire d’une licence en musique et d’une maĂźtrise en arts (University of the Witwatersrand, Johannesburg), ainsi que d’une licence en interprĂ©tation de la flĂ»te (LRSM). Lecoge-Zulu s’est produite dans des ensembles, des groupes et des théùtres dans toute l’Afrique australe, et est membre Ă plein temps de la Drama for Life Playback Theatre Company. La pratique crĂ©ative de Lecoge-Zulu est profondĂ©ment ancrĂ©e dans une approche collaborative interdisciplinaire qui l’amĂšne souvent Ă s’engager dans des projets collectifs expĂ©rimentaux. Une grande partie de ses recherches porte sur les possibilitĂ©s gĂ©nĂ©rĂ©es par la fusion de la musique et du son avec d’autres formes d’art.
Elle travaille (et joue !) dans et Ă travers la performance contemporaine, la musique, le théùtre, l’Ă©ducation, l’Ă©criture et la conservation – sa pratique est donc profondĂ©ment collaborative, collective et gĂ©nĂ©rative. Les mondes d’expression qu’elle explore, dĂ©couvre et crĂ©e frĂ©quemment avec les notions de traduction au-delĂ du texte, dans un effort continu pour franchir les frontiĂšres entre les disciplines. La saison 8 du Centre for the Less Good Idea a Ă©tĂ© organisĂ©e par la performeuse, musicienne, Ă©crivaine et Ă©ducatrice Bongile Gorata Lecoge-Zulu, et a utilisĂ© les provocations de Breath & Mythology pour produire un programme de nouvelles Ćuvres collaboratives, expĂ©rimentales et interdisciplinaires.
Les performances qui composent le programme de travail de la saison 8 font la part belle Ă la musique, au physique et au narratif, et sont Ă la fois humoristiques, absurdes et contemplatives. En outre, une exposition multimĂ©dia a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e pendant toute la durĂ©e de la saison. IntitulĂ©e Thinking in Poetry and Cardboard, l’exposition sert d’archive au programme de mentorat Thinking in Cardboard de la SO Academy et au projet 100 poĂšmes de The Khala Series 2021, sous la direction du poĂšte Upile Chisala.